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SOMMAIRE

Première partie : Une mariée, un mariage et un départ.

Deuxième partie : La malédiction des Maurepas.

Troisième partie : Le vent du large

Quatrième partie : Vent de terre

Cinquième partie : Vent de Guerre (Jusqu’à l’épisode 22 inclus)

Terre de feu : cinquième partie

Episode 61

L’homme vêtu de noir, venait du désert. Il avait remonté le long de la mer rouge pour arriver dans ce champ d’oliviers. Plusieurs mois avaient été nécessaires, mais cela n’avait guère d’importance, rien ne pouvait l’arrêter, car il devait tenter sa chance. Comme son père et le père de son père. Cela n’avait rien à voir avec les croyances religieuses, il s’agissait d’autres croyances ancestrales, apportées par le sable quand le sirocco se lève. Pour rejoindre la forteresse, il devait traverser une immense oliveraie avant de devoir se frayer un chemin dans les décombres d’une terre ravagée par la folie des hommes. Son pur-sang avançait au pas. L’homme en tunique noire, perché sur son cheval, dominait le plateau aride. A ses côtés, silencieux, son serviteur suivait à pied. Un homme à la peau noire plus noire que la nuit. Il marchait pieds nus, vêtu sobrement d’une djellaba. Avec lui, il avait sa sagaie, il était habitué aux longs trajets qu’il faisait au pas de course. Il chassait ainsi, poursuivant l’animal jusqu’à ce qu’il ne puisse plus récupérer. Alors, d’un coup de sagaie, il mettait fin à la souffrance de la bête épuisée.

Les hommes étaient acculés par les Turcs qui occupaient le terrain. Le corps-à-corps avait laissé sur le sol un monceau de cadavres. Une bonne partie d’entre eux avait été fauchée avant l’assaut des troupes ottomanes par la mitrailleuse bien planquée sur la crête. Le sergent avait été embroché de part en part et finissait d’agoniser affalé sur lui-même. Le bruit assourdissant de la mitraille se mêlait aux explosions provoquées par les grenades de jet. Deux hommes étaient planqués dans une marmite, ils espéraient qu’un jour finirait cet enfer.

– Lucas n’est pas mort ! hurla le premier.

– On s’en fout, si on sort notre nez de ce trou en va se faire tirer comme des lapins. En plus si ça…

Une explosion souleva un monceau de terre qui retomba sur les deux hommes.

– Putain, c’est pas passé loin ! lança le deuxième en hurlant pour couvrir le bruit continuel.

– Comme tu dis mon zami. Tu crois qu’ils vont lancer encore une attaque ?

– Y z’en s’raient bien cap… On dirait des chevaux !

– T’as les esgourdes qui bourdonnent, moi la fois dernière, j’ai cru entendre de éléph…

– Je te dis qu’il y a des chevaux, ces cons de Turcs sortent la cavalerie !

– Tu dérailles… merde, c’est y pas vrai ! Faut qu’on foute le camp, on n’a aucune chance ! Ils foncent vers nous.

– Je rêve ou quoi !

– Qu’est-ce que tu racontes…

L’explosion eut lieu un peu loin, mais elle fut suivie d’un tir de mitrailleuse.

– Je dis qu’on dirait…

– Putain on a chaud au cul !

– C’est pas sur nous qu’ils foncent, c’est sur les Ottomans. Ils déboulent de leurs lignes et ils sabrent les Turcs à tout-va.

– La mitrailleuse a fermé sa gueule !

– Y a le groupe du Charpentier qui sort de son trou ! J’en suis, adviendra ce qu’adviendra, mais je vais m’farcir quelques salopards des Carpates !

– J’en suis itou !

Les deux hommes fixèrent leur baïonnette au canon, et s’élancèrent. De toutes parts sortaient des soldats Français. Les Ottomans tentèrent de faire face un moment, mais pris entre deux attaques, ils ne savaient plus comment procéder. Certains tombaient, frappés dans le dos par le sabre des cavaliers, les autres, cherchant à savoir ce qui arrivait se faisaient embrocher par les soldats du camp adverse. La poussière et la confusion rendaient tout pilonnage impossible sans prendre le risque d’anéantir ses propres hommes.

Ni les chevaux, ni les cavaliers ne semblaient gênés par la forte pente, au contraire, ils montraient une aisance déroutante. Les bêtes se jetaient dans la bataille sans être effrayées par le bruit et la fureur des combats. Leur déchaînement et leur ferveur augmentaient celles des hommes dont la folie se mêlait à celle des animaux.

Les Ottomans un temps déroutés, se ressaisirent et reformèrent leur ligne de défense. Ils se regroupèrent quelques mètres plus haut et se planquèrent dans les tranchées. Les soldats ennemis, comme aveuglés par une haine incroyable, se jetèrent dans les boyaux à corps perdu, baïonnette en avant. S’en suivit un carnage au cours duquel les corps s’empilèrent jusqu’à épuisement des forces françaises.

Non loin de là, un homme sur sa monture, se penchait en avant, attrapait un soldat par la ceinture et par une force incroyable, il le colla derrière lui avant de faire exécuter un savant demi-tour à son cheval pour quitter le terrain des opérations.

 Un ami, enfin, je le croyais jusqu’à ce jour, m’a promis une blague que j’attends toujours ! Ah, les vrais amis ne feraient pas languir ainsi un malheureux pendu au fil de son Internet ! Heureusement, j’ai ami chat qui m’en a raconté une bien bonne avec une souri verte que ces messieurs font frire dans l’huile, une histoire de chat bien entendu….

Terre de feu : épisode 62