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SOMMAIRE

Première partie : Une mariée, un mariage et un départ.

Deuxième partie : La malédiction des Maurepas.

Troisième partie : Le vent du large

Quatrième partie : Vent de terre

Cinquième partie : Vent de Guerre (Jusqu’à l’épisode 22 inclus)

Vent  debout : cinquième partie

Episode 58

Lorsqu’elle recouvra ses esprits, on lui tapotait à nouveau la main et une petite voix douce parvenait jusqu’à sa conscience. Son père essayait de la ramener à la vie. Il la croyait morte et sa sœur sanglotait tout en s’invectivant pour avoir été méchante envers Isabelle. Dans un premier temps, elle s’était imaginée dans sa chambre, allongée sur son lit. L’humidité de l’herbe et la petite pierre entre les omoplates l’en dissuadèrent rapidement.

– Elle a ouvert les yeux, elle est vivante. Mon Dieu, je vous remercie de tout mon cœur, murmura Madeleine tout en s’agenouillant près du corps de sa sœur.

– Tu nous as fait une belle peur, on t’a cherchée toute la nuit, on est allés jusqu’à la forêt qui borde la crête du mont Viale.

Isabelle s’assit, elle était pieds nus, sa robe déchirée avait l’air d’une loque, heureusement son père avait apporté une couverture épaisse dans laquelle elle s’enroula pour se protéger de la fraîcheur du petit matin. Un peu plus loin, se tenaient trois autres hommes du village qui avaient aidé aux recherches dont le Cantonnier.

– Qui est-ce qui est venu me sortir de la fosse avec la corde ?

– Je ne savais pas qu’il t’avait sorti d’une fosse ? Amédée, viens voir.

Le Cantonnier s’approcha, tenant sa casquette dans ses mains jointes devant lui comme s’il s’en allait en procession derrière le curé du village.

– Tu n’avais pas dit que tu avais utilisé une corde pour sortir ma fille. Tu passeras à la maison que je te récompense comme il faut.

– Monsieur, je n’ai rien fait de tel. Je me suis rappelé qu’une fois, on avait retrouvé la fille Maturin, elle était tombée dans les ruines du vieux village. Elle était venue conter fleurette au fils Dampierre, toute la journée on….

– Parle-nous d’Isabelle, tu nous conteras les histoires de cœur du pays un autre jour !

– Pardon monsieur, je voulais seulement dire comment j’en étais venu à l’idée du vieux village. Parce que le chemin est plus court, mais avec la pluie, il est dangereux à cause des éboulis et des caves masquées par les fougères.

– Oui, oui, mais Isabelle !

– Elle était là où qu’vous êtes, étendue dans l’herbe. Je croyais qu’elle était morte, alors j’ai couru prévenir le maire et il a couru vous prévenir vous.

Isabelle qui avait tout entendu, s’était levée avec l’aide de sa sœur.

– Ce n’est pas toi alors avec la corde et puis il y avait aussi une femme, elle se prénommait Camille.

Le maire qui s’était approché aussi, intervint à son tour.

– Des Camille au village, y’en a pas et avec le temps qu’il faisait, je ne vois pas quelqu’un d’un autre pays se promener ici. Parfois, il y a bien quelques bourgeois de la grande ville qui viennent parader, mais pas en cette époque, il fait trop chaud et pas avec ce déluge.

– Père, je suis certaine que…

– Calme-toi ma fille, avec le froid et la fatigue, tu as déliré. C’est déjà une chance que l’on t’ait retrouvée en vie. Peu importe cette histoire. Amédée, n’oublie pas de passer ce soir, que je te donne la pièce. Et tu resteras manger avec nous.

Isabelle, épaulée par son père à sa droite et sa sœur à sa gauche, n’avait plus qu’une hâte, rentrer chez elle et se retrouver seule. Amédée était resté sur place à se gratter la tête. Les deux autres étaient redescendus en direction de la place où coulait la fontaine.

– Des Camille, j’en connais un, mais c’est pas une femme. C’est le grand-père Maurepas qui s’appelait ainsi, paix à son âme.

Enfin, il se décida lui aussi à regagner le centre du village où il espérait bien qu’on lui paierait un coup à boire pour qu’il raconte ses mésaventures.

Isabelle avait passé l’après-midi à ranger et faire le ménage, car elle n’arrivait pas à dormir. Puis elle avait décidé de retourner à l’ancien village. Une idée l’obsédait, ce qu’elle avait vu lui avait paru si réel. Est-ce que ce qu’elle avait imaginé existait vraiment ?

Elle s’était habillée d’une robe légère, avait mis des chaussures solides pour la marche. Elle avait soigneusement évité la place centrale pour ne pas avoir à saluer les picolos qui ne manqueraient pas de se rincer le gosier chez Garaba. Il aurait certainement sorti les tables pour l’occasion, bien à l’abri du soleil sous l’immense marronnier.

Elle passa le long du parapet qui soutenait la route principale et grimpa d’un bon pas jusqu’au lavoir. Au lieu de suivre le canal, elle remonta par la rue principale qui traversait les ruines. Elle circula autour des décombres des vieilles bâtisses effondrées sur elles-mêmes par l’usure du temps et des intempéries. Elle ne trouva rien qui correspondait à ses souvenirs de la nuit. Elle s’installa sur la margelle devant ce qui avait été une belle maison. Elle défit ses chaussures pour tremper ses pieds dans le bac en grès. Son regard fut attiré par un reflet rose de l’autre côté, au fond de ce qui avait été une cave. Deux sandales reposaient sur le sol boueux.

Aujourd’hui, c’est la java à tout craindre, je jette des verres par-dessus l’épaule à la façon des ruskofs, je cours dehors en hurlant, j’embrasse tout ce qui passe à ma portée, même les chats que j’ai pas, je lance des « hip hip hourra » en me penchant par la fenêtre, d’ailleurs, je suis tombé par la fenêtre et je viens tout juste de remonter pour vous annoncer la bonne nouvelle : j’ai écrit le mot « fin » ! C’est la biseuuuuu fina-a-le, groupons-nous et demainnnnn y auraaaaa un autre épisode !

Vent debout : épisode 59