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SOMMAIRE

Première partie : Une mariée, un mariage et un départ.

Deuxième partie : La malédiction des Maurepas.

Troisième partie : Le vent du large

Quatrième partie : Vent de terre

Cinquième partie : Vent de Guerre (Jusqu’à l’épisode 22 inclus)

 Vent  debout : cinquième partie

Episode 51

Le lendemain, Isabelle n’avait plus eu qu’une idée en tête, monter au village de Malouin pour y retrouver celle que les villageois nommaient la sorcière. En réalité, elle s’appelait Marie Louise Tournau et la seule chose que personne ne connaissait concernait son âge. Au matin, Isabelle avait aidé sa mère à étendre le linge et donner un coup de main pour éplucher les légumes. Avant de quitter la maison familiale dans laquelle elle vivait la plupart du temps, elle avait jeté un coup d’œil en passant sur la table de la cuisine où l’on laissait le courrier apporté par le facteur. Elle avait, à cet instant, un moment d’appréhension, craignant la mauvaise nouvelle venue des armées. Lucien, l’homme à tout faire, n’avait pas besoin de la charrette, donc elle était partie avec au plus tôt dans la matinée. Descendre jusqu’à la gare prenait une vingtaine de minutes, ensuite, il fallait passer la Girance pour remonter de l’autre côté de la vallée. Malouin était construit sur un plateau haut perché sur la Dent du Précassé. Par la route sinueuse qui montait à travers les sapins, il fallait une bonne heure et demie. Tout le temps nécessaire pour qu’Isabelle repense à sa rencontre avec Maurice. Elle était partie avec l’idée que c’était un mauvais bougre pourri par la rancœur qui ne connaissait que la méchanceté. Son opinion avait été quelque peu malmenée. Si l’on exceptait sa haine envers les Maurepas et plus particulièrement envers l’aîné de la famille, finalement, il n’était qu’un homme comme les autres. Il était vrai qu’au village, on avait beaucoup de méfiance envers les habitants des écarts et lorsque Maurepas avait décidé de monter s’installer là-haut, beaucoup avait soulevé leur casquette pour se gratter la tête tout en essayant de comprendre.

La route était mauvaise puisqu’elle n’était plus entretenue depuis que le village avait été abandonné à cause de l’eau empoisonnée. Les mauvaises langues disaient « empoisonnée », en réalité, elle n’était plus potable et filait une bonne chiasse. On pouvait s’en servir, une fois bouillie. Pour grimper là-haut, il fallait se méfier en négociant les derniers lacets, car la terre avait commencé de partir à cause des fortes pluies. Isabelle avait préféré descendre de la charrette afin que le cheval soit plus à l’aise pour empiéter sur le talus et s’éloigner du vide.

Lorsqu’elle déboucha enfin sur le plateau, ce fut pour découvrir des maisons délabrées, la plupart, éventrées. L’absence d’entretien des toitures les avait rendues fragiles suite aux intempéries et aux froidures de l’hiver. Petit à petit, les tuiles s’étaient fendillées, laissant l’eau s’infiltrer et faire son travail de sape. L’église tenait encore debout et avait fière allure, mais il ne fallait pas y entrer. Les pigeons y avaient élu domicile et les fientes recouvraient la moindre parcelle placée sous l’imposante charpente. Heureusement qu’il n’y avait plus de curé pour actionner la cloche en fonte, car elle serait tombée sur les fidèles. Une seule maison attira l’attention d’Isabelle, une maison dans la rue principale. Tout d’abord, Isabelle avait pensé que la vieille sorcière avait déménagé pour s’installer plus près du puits principal. Ce qui l’intrigua, c’était qu’elle avait un aspect qui rappelait des souvenirs à Isabelle. Ces rideaux, dont le motif lui était familier. Ensuite, par la fenêtre, on devinait un buffet sur lequel posait un napperon. Ce napperon, Isabelle était certaine de l’avoir déjà vu quelque part. La porte n’étant pas fermée à clef, elle entra. Sur la petite table de la pièce principale, se trouvait une lampe pigeon et à côté une barrette en émail. Aucun doute, il s’agissait de celle de sa grande sœur, Solange. Les habits qui étaient dans l’armoire, elle les reconnut aussitôt, ils appartenaient aussi à sa sœur, elle en aurait mis sa main au feu. Elle appela « Solange ! ».

– Tu cherches ta sœur, elle n’est pas là, elle est partie dans la semaine.

Isabelle sursauta en découvrant cette bonne femme en guenilles, l’œil mauvais et les lèvres tombantes. Sa peau était plissée et d’un mat qui lui donnait l’air d’être originaire du Maghreb. Elle était tassée sur elle-même, s’appuyant sur un long bâton que la dépassait d’une tête. Sa tignasse noire n’avait pas vu un peigne depuis la nuit des temps.

– Je croyais qu’elle avait quitté la région pour aller s’installer en Italie.

– Et bien faut croire qu’elle a changé d’avis ou bien qu’on a raconté des menteries. Les parents n’aiment pas affoler leurs enfants et préfèrent les maintenir dans l’ignorance.

Isabelle rassembla ses souvenirs, non, il ne faisait aucun doute, la vieille devait radoter.

– Ma sœur nous a quittés…

– C’est l’expression juste !

– Laisse-moi parler, s’énerva Isabelle. Elle marqua un temps d’arrêt pour retrouver son souffle.

– Je t’écoute, mais je sais que tu n’es pas venue pour me parler de Solange.

– Non, tu as raison, mais pour en finir avec elle, sache qu’elle nous a quittés après le départ de son amoureux…

– Tu parles d’un amoureux !

Je me sens d’une humeur incroyable ! Le fait de penser à tous les nombreux lecteurs qui vont se précipiter pour découvrir le nouvel épisode, mais fait frissonner de plaisir. Limite un orgasme virtuel ! Mes très chers lecteurs, je vous adresse un millier de bises qui vous pourrez vous partager et si y en n’a pas assez, vous me dîtes j’en renvoie illico presto !

P.S. Je rappelle à l’ami JYZ qu’il était question de pizzas et merguez grillées. Désolé de passer des messages perso par le biais du blog, mais sinon, il me répond pas.

Vent debout : épisode 52