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Transphobie carcérale

 

LA SITUATION EN FRANCE EN 2010… lien

Les femmes trans sont incarcérées dans les prisons pour hommes.

À Fleury Mérogis, une petite zone du quartier des hommes est prévue pour quelques détenues trans. Mais avant d’y atterrir, ces femmes passent du temps avec les hommes, dans des prisons d’hommes.

Globalement, les traitements hormonaux sont refusés, tout comme l’accès à des chirurgies.

À Caen, une femme se bat depuis des années pour obtenir un traitement hormonal et une chirurgie de réassignation génitale, en vue d’intégrer une prison pour femmes.

Les agressions de la part des autres détenus sont la plupart du temps ignorées, voir encouragées par la transphobie des matons. Lorsqu’elles sont prises en compte, l’administration pénitentiaire « règle le problème » en isolant la victime « pour sa sécurité ».

Aucune mesure n’est prise pour éviter les agressions de la part des matons et de l’administration pénitentiaire.

Il n’existe pas non plus de protection légale contre les discriminations de l’identité de genre. La transphobie n’est pas reconnue officiellement.

FEMMES TRANS EN PRISON

« Trois jours après être entrée en prison, le directeur est venu dans ma cellule et m’a dit « Tu as un pénis ou un vagin ? » J’ai dit « un pénis ». Il m’a dit « voyons voir », alors j’ai dû lui montrer. Et puis il a dit « On ne va pas te soigner, ici. […] Il est plus que probable que tu finisses par te tuer. » Il a eu un sourire narquois, il est sorti et voilà. Et je me suis dit : « Super, je suis dans la merde. J’y suis vraiment jusqu’au cou. » »

« […] Le sergent m’avait déjà fouillée et il a décidé qu’il allait le refaire, devant tout le monde. Il est passé derrière moi, m’a touché les seins, m’a pincé les tétons avec ses doigts, les a fait rouler et m’a touché les fesses, les a serré, les a claqué […]. Et il n’y a rien à faire d’autre que de subir. J’ai porté plainte et ils sont venus sur mon lieu de travail me dire que je ne quitterais jamais la prison vivante. »

« Ils ont mis cet homme dans ma chambre. Cette première nuit, il m’a dit : « Regarde, voilà pourquoi tu es dans ma chambre : pour être ma femme […]. » Il est devenu un peu violent avec moi. […] C’est ce qu’ils veulent tous ici, ils veulent une jolie transgenre. C’est leur cerise sur le gâteau. »

« Les types ici pensent que je devrais les satisfaire sexuellement. Et on se sent tellement faible qu’on n’a rien à redire là-dessus. Et tu ne veux pas que ça se sache parce que sinon tu fais tes 25 ans au mitard, alors c’est très dur. »

« Oh, je suis allée en prison… J’ai passé environ un an en isolement 24h sur 24. C’est juste une pièce, rien qu’une pièce. Tu n’as rien d’autre que ton lit, ta fenêtre, que tu ne peux pas ouvrir pour aérer […]. La pièce a une sorte de grande fenêtre d’où on peut te voir. C’était amusant pour eux, de voir cette personne, dans cette pièce, devenir cinglée. »

« Je me sens femme dans une prison d’hommes. J’ai des seins, un traitement hormonal, pas de pénis, mon nom officiel est féminin. […] Je devrais être dans une prison pour femmes. »

 

 

La transphobie devient un critère légal de discrimination aux contours flous, mais pour le gouvernement l’identité de genre peut attendre. : lien

Non classé

Communiqué de la FÉDÉRATION LGBT et de l’ASSOCIATION NATIONALE TRANSGENRE

 

Vote à l’unanimité du projet de loi sur le harcèlement sexuel.

 

Le 25 juillet, l’Assemblée nationale a adopté le nouveau projet de loi relatif au harcèlement sexuel, pour combler le vide juridique laissé par l’abrogation, le 4 mai dernier, du texte existant, jugé trop imprécis par le Conseil constitutionnel.

 

Après le vote du Sénat, le texte présenté par Christiane Taubira, garde des Sceaux, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, apporte une définition plus ciselée, intégrant le harcèlement par acte unique présentant une particulière gravité. Il aligne aussi le délit de harcèlement moral dans le travail sur celui du harcèlement sexuel.

 

C’est une avancée importante pour toutes les femmes, encore trop souvent victimes de ces délits d’un autre âge, symboles du machisme et du sexisme qui sévissent encore, et que notre société souhaite réprimer sans faiblesse, bien que les débats dans l’hémicycle aient buté sur l’incohérence des peines ; le harcèlement sexuel (2 ans de prison et 30000 euro d’amende) est moins réprimé que le vol (3 ans et 45000 euro).

 

Cette belle avancée est hélas entachée par une limitation qui, paradoxe absurde, renvoie la notion de femme à sa stricte définition biologique. En effet, l’article 2 bis de ce texte crée un 19e critère légal de discrimination, en intégrant à l’article 225-1 du code pénal la notion d’« identité sexuelle », présenté comme étant celui de la transphobie.

 

Pourtant, malgré les demandes de nombreuses associations, de plusieurs sénatrices et députées socialistes, et l’intervention de Sergio Coronado, du groupe EELV, le gouvernement a refusé d’amender « l’identité sexuelle » par « l’identité de genre », au motif que cette notion n’était pas définie dans le droit. Or, l’identité sexuelle n’est pas plus définie dans notre droit positif.

 

De ce fait, des dizaines de milliers de femmes transgenres, en cours de transition, ou à qui l’État refuse un changement d’état civil, pourraient se retrouver sans protection juridique selon la formule indéfinie « d’identité sexuelle ».

En renonçant à légiférer sur l’identité de genre, les parlementaires laissent en réalité aux tribunaux le soin de juger si les femmes transgenres sont, ou non, protégées au titre de cette confuse notion, qu’aucun élu n’a pu définir. S’agit-il de la biologie des personnes ? De l’état-civil ? Nul ne le sait. Au vu des positions de la Cour de cassation, qui s’oppose à toutes

les avancées européennes en matière d’identité de genre, et de sa jurisprudence réactionnaire sur le changement d’état civil des personnes transgenres, nous avons les plus grandes craintes sur l’interprétation restrictive de ce nouveau critère qui pourrait être donnée par les tribunaux français.

 

En fait, le gouvernement voulait un vote unanime des sénateurs et des députés. Pour l’obtenir d’élus UMP profondément réactionnaires, et ils l’ont démontré lors des débats en critiquant la notion de genre, le gouvernement a hélas fait le choix de ne pas intégrer l’identité de genre dans la loi. C’est un rendez-vous raté.

 

Pourtant, c’est bien la notion d’identité de genre qui est reconnue de façon spécifique par le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe dans « Droits de l’homme et identité de genre ». Et c’est bien l’identité de genre qui est au coeur de la résolution 1728 (2010) du Conseil de l’Europe, dite « Discrimination sur la base de l’orientation sexuelle

et de l’identité de genre », votée le 29 avril 2010 par la France et qui stipule : « La discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre peut être exacerbée en raison du sexe et du genre, les femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres, en particulier, courant un risque accru de violence. »

 

Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a justifié sa position en renvoyant les personnes transgenres au vote d’un projet de loi spécifique sur la question du genre. Quand le gouvernement compte-t-il présenter un tel projet de loi faisant de l’identité de genre une réalité juridique, dans les domaines transversaux du travail, de la santé et de la discrimination, entre autres ?

 

Pour nos associations il y a urgence, d’autant que la plateforme commune de revendications de la Campagne LGBT 2012, portée par la Coordination InterPride France, la Fédération LGBT et l’Inter-LGBT, et que de nombreux élus ont signé, contient dans son corpus les points précis suivants :

 

  • Inclure l’identité de genre parmi les motifs de discriminations reconnues par la loi.
  • Mettre en adéquation l’ensemble des lois françaises avec la résolution 1728 (2010) votée par la France au Conseil de l’Europe en matière de droits pour les personnes trans.
  • Changement d’état civil des personnes trans en application de la résolution 1728 (2010) qui demande que les pays accordent  » des documents officiels reflétant l’identité de genre choisie, sans obligation préalable de subir une stérilisation ou d’autres procédures médicales comme une opération de conversion sexuelle ou une thérapie hormonale  » (point 16.11.2).
  • Permettre le retrait des « troubles de l’identité de genre » de la liste des maladies mentales de l’OMS.
  • Permettre la prise en charge des transitions, faites en France ou à l’étranger, pour celles et ceux qui le souhaitent en garantissant le libre choix du ou des médecins.

 

 

 

Soutien à Louna, meuf trans en détention provisoire dans le cadre de la lutte contre l’A69 lien mais aussi IAATA

Publié le 15 novembre 2024 | Mise à jour le 30 novembre 2024

Texte de soutien à Louna, une meuf trans incarcérée en détention provisoire dans le cadre de la lutte contre l’A69.

Mi-octobre dernier, 4 personnes se sont faites arrêtées dans plusieurs coins de France, dans la rue lors d’arrestations ciblées ou à leur domicile à 6h du mat. Iels ont chacun.e été conduites jusqu’à Toulouse pour y subir des Garde à Vue allant jusqu’à 94 heures, dans le cadre d’une instruction pour « association de malfaiteurs » liée à la lutte contre l’A69. A l’issue de sa garde à vue, Louna a été la seule personne mise en examen et a été envoyée en détention provisoire (DP). Elle est accusée d’avoir détruit une pelleteuse par substance explosive et d’association de malfaiteur en vue d’une destruction par voie dangereuse.

Depuis, elle est à la Maison d’arrêt pour hommes de Tarbes, alors que c’est une meuf trans. Et parce qu’elle est une meuf trans, elle est mise à « l’isolement ». Concrètement l’isolement, ça veut dire que sa seule et unique sociabilité c’est avec des matons et qu’elle ne peut sortir de sa cellule que lorsque l’ensemble des détenus sont dans les leurs. Ça rend son accès à la promenade, à la douche ou à d’éventuelles activités super galère, voire impossible. L’autre jour, elle a été oubliée à la douche pendant plus d’une heure et demie parce que chacun de ses déplacements demande « trop d’orga » aux matons. Elle subit la transphobie de la justice à toutes les échelles, entre les mégenrages constants et les questions intrusives d’une juge qui lui demande si elle veut faire une opération génitale et qui s’étonne de l’absence d’un suivi par un.e psychiatre pour sa transition… D’ailleurs, la juge qui a décidé du placement à Tarbes a argué qu’il y avait un accueil spécial pour les personnes trans là-bas : c’est absolument FAUX, c’est la seule meuf trans et bien sûr y a rien de particulier, c’est juste une maison d’arrêt pour hommes surpeuplée à 210%.

Louna a donc été placée en détention provisoire uniquement pour des accusations de faits d’atteintes aux biens, des biens privés qui doivent visiblement appartenir à une entreprise du chantier de l’autoroute dont l’État s’entête à être le fervent défenseur. Lors de l’audience publique, elle est décrite comme une « opposante active contre l’A69 », sur la seule base d’avoir été repérée en train de ravitailler des écureuils (nom donné aux militant.es occupant les arbres), d’avoir été contrôlée une fois à proximité de la zad et d’avoir été présente à un procès de militant.es. Effectivement, une dangereuse écoterroriste …

Lors de l’appel du placement en DP, dans le rappel des faits la juge mentionne que Louna n’a pas de téléphone à son nom et qu’outre son lieu de domiciliation, elle a des points d’ancrage dans plusieurs coins de France. La proc rajoute quant à elle que Louna est une militante et qu’on sait bien que les militant.es ont des moyens de communication frauduleux, pour appuyer le maintien en détention. Nous, ça nous rappelle quand la justice reprochait aux inculpé.es du 8.12 de communiquer sur signal : c’est très inquiétant qu’on puisse nous reprocher de pas avoir de tel ou de communiquer par des messageries qui appartiennent pas aux GAFAM …

Cette stigmatisation s’inscrit dans un contexte où depuis des mois les militant.es contre l’A69 subissent de plein fouet une répression extrêmement brutale. En plus de la présence démesurée des flics, dont les pratiques sont dénoncées par l’Observatoire Toulousain des Pratiques Policières et par un rapporteur des Nations Unies [1], cette répression se traduit également par la centaine de procès en cours, les dizaines de contrôles judiciaires (CJ) d’interdiction de territoire sur des militant.es et la taule ferme qui a déjà été prononcée contre deux autres militants. Alors que pendant ce temps les keufs qui ont fait tomber des écureuils des arbres de plus de 6 mètres de haut et les politiciens qui magouillent avec leurs copains du secteur privé ne sont pas inquiétés.

L’instruction est toujours en cours. 2 des 3 autres personnes interpellées sont encore considérées comme suspectes et les keufs continuent très certainement leur sale boulot pour essayer de lier d’autres militant.es à cette affaire ou aux nombreux autres sabotages d’engins de chantiers effectués contre l’A69.

Si pour le moment cette justice refuse la mise en liberté de notre camarade, nous envoyons à Louna tout notre soutien et plein plein de force, tout comme à toutes les autres personnes incarcérées en France et à travers le monde ! Soutien à toutes les personnes en lutte contre ce système qui écrase, incarcère et tue !

Free Louna !
No Macadam !
Crève la taule !

Collectif de soutien à Louna
soutien-louna@riseup.net

La suite à lire sur : https://iaata.info/Soutien-a-Louna-meuf-trans-en-detention-provisoire-dans-le-cadre-d

P.-S.

Pour soutenir :https://opencollective.com/xr-toulouse-et-alentours/projects/objectif-80-000euros

Notes

[1https://www.francebleu.fr/infos/politique/l-onu-sur-le-chantier-de-l-a69-le-rapporteur-demande-une-enquete-et-des-sanctions-5007630

 

 

 

Louna, militante trans incarcérée et mise à l’isolement : le scandale de la transphobie carcérale : lien

La semaine prochaine sera instruite une énième demande de mise en liberté de Louna, militante trans à l’isolement dans une prison pour hommes depuis 4 mois pour sa mobilisation contre l’A69.

Marine Rammard

10 février

À l’heure où le débat fait rage sur Trump aux États-Unis qui ordonne le transfert des prisonnières trans vers les prisons pour hommes dans le cadre de son offensive généralisée contre les personnes trans, cette pratique existe déjà depuis longtemps en France.

Il n’y a qu’à regarder le cas de Louna, militante écologiste et trans, dont les soutiens dénoncent l’incarcération. En octobre 2024, elle a été mise en examen suite à sa mobilisation contre l’autoroute A69 Toulouse-Castres, pour la « destruction du bien d’autrui par moyen dangereux, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit passible de 10 ans d’emprisonnement », à la suite de l’incendie d’un engin de chantier dont elle est accusée d’être responsable.

Depuis quatre mois, Louna est maintenue à l’isolement, parce que trans, dans la prison pour hommes de Tarbes. Alors même que cette pratique d’incarcération est qualifiée de torture blanche par les associations des droits humains à l’échelle internationale, la jeune activiste de 26 ans risque de passer au moins huit mois en détention provisoire en attente de son procès.

Un contexte de répression systématique des militants écologistes

Cette mise en examen apparaît dans un contexte de criminalisation croissante des militantes et militants qui combattent les infrastructures écocides mises en place par l’État, ici l’A69 qui ne profite qu’au groupe industriel Pierre Fabre au détriment de centaines d’hectares de terres agricoles et de zones humides.

L’acharnement de l’État contre ces activistes est constant, comme ont pu le montrer les opérations policières d’une extrême violence en août dernier pour les expulser de la ZAD qu’ils avaient constitué dans le Tarn contre ce projet, ou encore le jugement ce lundi 10 février d’un militant du collectif Bassines Non Merci pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » suite à la dernière victoire du mouvement anti-bassines.

En somme, cette répression s’inscrit dans l’offensive de l’État menée contre les syndicalistes, les opposants politiques et l’ensemble des mouvements sociaux, contre lequel il est urgent de faire front.

Un système carcéral qui ostracise les détenues trans

À cette répression violente et réactionnaire du militantisme s’ajoute une transphobie extrême des institutions dans le cas de Louna qui, depuis son arrestation, est incarcérée en attente de son jugement dans la maison d’arrêt de Tarbes, pour hommes. Elle y est donc placée à l’isolement judiciaire depuis 4 mois, « pour protéger l’intégrité physique du détenu » d’après le tribunal, puisque « dans la mesure où c’est une personne qui a un état civil masculin et présente des attributs masculins, nous n’avions pas la possibilité de la placer dans un établissement pour femmes. »

Cet isolement de Louna s’inscrit dans une discrimination et une ostracisation de longue date des femmes trans incarcérées en France : si elles n’ont pas encore changé d’état civil (dont dépend légalement l’affectation carcérale aujourd’hui), elles se retrouvent dans des prisons pour hommes où elles sont regroupées dans un quartier spécifique, ou, la majorité du temps, carrément placées à l’isolement.

Les violences subies sur leur assignation de genre sont même bien pires que ce que la loi prévoit, puisqu’en pratique « c’est souvent la fouille à nu réalisée à l’entrée en détention qui va déterminer l’affectation en fonction du sexe anatomique constaté par le personnel de surveillance ». Cette discrimination carcérale suit la logique transphobe et transmisogyne selon laquelle les détenues trans sont vues comme des hommes violents et potentiellement dangereux pour les agents pénitentiaires et les femmes cis incarcérées.

La grande majorité des femmes trans détenues se retrouve donc en quartier d’isolement, qui est un régime qui entraîne une privation extrême de l’accès à des activités, au travail, aux formations, et très souvent aux bibliothèques, à des douches quotidiennes ou encore à des « cours de promenade ». Le régime de l’isolement induit aussi, et surtout, une privation totale de contact avec d’autres personnes, mis à part les agents pénitentiaires qui, pour beaucoup d’entre eux et comme l’a notamment documenté l’Observatoire international des prisons, ont des comportements violents, profondément transphobes et de mégenrage à l’égard des détenues trans.

Pour Louna, effectivement, « sa seule et unique sociabilité, c’est avec des matons et elle ne peut sortir de sa cellule que lorsque l’ensemble des détenus sont dans les leurs. Ça rend son accès à la promenade, à la douche ou à d’éventuelles activités super galère, voire impossible. L’autre jour, elle a été oubliée à la douche pendant plus d’une heure et demie », comme le dénonçait le collectif de soutien qui s’est monté pour demander sa libération.

Exigeons la libération de Louna !

Le juge a renouvelé, lundi 3 février, la détention provisoire de Louna jusqu’en juin, mais une nouvelle demande de mise en liberté a été posée et sera instruite la semaine prochaine.

Face à la répression accrue des militants écologistes et LGBT, il y a une urgence à impulser une grande campagne unitaire exigeant la libération de Louna et la fin de la détention des prisonnières trans dans les prisons pour hommes, une pratique de torture psychologique d’une population minorisée et opprimée.

Révolution Permanente et son collectif féministe et LGBT Du Pain et Des Roses apportent tout leur soutien à Louna !

Infos complémentaires

Premier point il faut souligner qu’il y a une différence entre les traitements en Prison et dans les maisons d’arrêt.

La question du changement d’Etat Civil. S’il est non effectif, on se retrouve en prison avec le genre de l’identité. Pour les femmes trans dans le quartier de hommes, elles sont mises à l’isolement pour « leur sécurité ». Donc l’Etat reconnaît pour cet état de fait qu’il les met volontairement en danger ! Si le changement d’Etat Civil a été fait, on te place dans la case de ton Etat Civil, mais quelquefois, il faut batailler quand même !

La question du type de procès. S’il s’agit d’un procès « politique » il y a donc des avocats « sérieux » donc moins de prise de risque de la part des matons notamment autour de la transphobie. Mais une fois que le jugement est passé retour de la maltraitance !

Pour les femmes trans racisées c’est bien pire et c’est encore pire pour les travailleuses du sexe. Il arrive qu’elles soient mises au mitard pour « protéger les autres femmes » ! Il arrive aussi que les femmes trans servent de « monnaie d’échange » pour le calme dans les prisons et éviter les révoltes par exemple !

La question des hormones. S’il s’agit d’une pratique « do it yourself » c’est plus problématique pour avoir droit aux hormones en détention, donc pas accès aux médicaments.

La question de la fouille peut donner lieu à des moments lunaires ! Fouilles à nu pour les parloirs, les changements de cellule. Il y a une « fascination » de la part des matons pour « ce qu’il y a entre les jambes », pour la question de l’« opération », ce qui peut donner lieu à des questions très mal venues ! Il peut y avoir une véritable déshumanisation genrée, le corps se trouvant « découpé » en morceaux visibles par certains et pas par d’autres. Genre une matonne pour le haut et un maton pour le bas !

Compte rendu de l’atelier Répression des personnes Trans du 08 05 2025

Point carcéral : ça n’a pas évolué depuis 20 ans. C’est même le contraire avec la loi contre les mineurs trans puis la tentative pour les personnes de – 25ans qui n’a pas été voté grâce aux manifestations et à la dissolution.

ALD : même politique que Trump qui met les personnes trans et les personnes séropositives en grandes précarités de soin.

Le droit reproductif a été réduit à néant puisque la récupération ses gamètes (et j’imagine des ovocytes) est impossible après la transition de par la Loi. Elles n’appartiennent plus à la personne qui a transitionné, elles n’appartiennent d’ailleurs à personne.

La PMA n’est pas accessible aux personnes trans

AFPAT, service publique pour la santé des personnes trans tient des propos stéréotypés et genrés homophobes auprès des personnes trans. Cela oblige à avoir recours au privé.

La garde à vue

Il y a une forme de police du genre qui fait qui si on a le bon « passing » (= on voit peu qu’on est une personne trans) on est mieux traité.

Les insultes et agressions sexuelles sont communes.

Les droits : fouilles corporelles et cellule du genre. On peut signaler et on peut demander par quelle personne on accepte d’être fouillé. (Loi datant de 3 ans). Si ce n’est pas respecté cela introduit un vice de procédure qui peut faire annuler la GAV. On peut déposer plainte en cas d’attouchement si la fouille est effectuée par la mauvaise personne. On a droit à une cellule correspondant au genre déclaré par la personne trans. Ils peuvent refuser mais alors on doit aller dans une cellule à part. Les flics sont donc un peu plus attentifs à cause des vices de procédure.

En GAV on touche les parties génitales pour vérifier. On te renvoie bien souvent au milieu de la prostitution. Dans le « bocal » (cellule vitrée) on est sujet à chaque passage de flic à des agressions verbales. On peut avoir droit à des menaces de viol plus tard après la sortie. Quand les flics te mettent dans une cellule homme, ils annoncent bien fort que tu es une femme trans. Tu es privé(e) de traitements hormonaux en attente du médecin.

L’accusation de dissimulation d’identité quand on ne correspond pas au genre de la carte d’identité est moins d’actualité.

L’enfermement comment ça se passe.

Depuis 20 ans, ça n’a pas évolué. Peut importe la mention de genre sur la carte d’identité, c’est le juge qui décide de l’assignation du genre. Ainsi on peut trouver de femmes trans dans les prisons pour hommes donc enfermées dans les quartiers d’isolement. Elles n’ont droit qu’à une heure de promenade dans une cellule dont on a enlevé le toit pour justifier la sortie en « extérieur ». Ce sont les mêmes quartiers que pour les jihadistes.

Les personnes trans sont privé(e)s d’accès au soin, privé(e) de traitements hormonaux ce qui implique des changements d’humeur et des changements corporels. Il faut ajouter que les personnes séropositives ont très peu accès à leurs médicaments car trop chers pour l’établissement d’enfermement. La population trans, comme toute personne précarisée, est fortement touchée par le VIH. Il faut noter que l’arrêt des traitements peut entraîner des risques vitaux pouvant entraîner la mort. Pour les hommes trans, l’arrêt des traitements entraîne le retour des règles, il n’y a évidemment pas de serviettes hygiéniques mises à leur disposition.

Il leur ait quasiment impossible de gagner de l’argent dans les ateliers dont iels sont exclu(e)s.  C’est encore plus flagrant pour les personnes trans racisées.

La question de l’argent qui n’est pas crédité sur ton compte issu de celui de l’établissement pénitencier surtout à l’arrivée. Du coup on se retrouve sans rien pour cantiner. Faire attention de ne pas dépasser la somme de 200 €, sinon un pourcentage est ponctionné pour indemniser de potentielles « victimes » ou bien pour garantir un « pécule » lors de la sortie. Verser de l’argent. Il est donc important, si l’on veut éviter ce prélèvement, de se coordonner avec les autres qui effectuent des versements car c’est le total qui est pris en compte sur une durée d’un moi (de date à date ou de versement à versement, il faut vérifier). Il faut le numéro d’écrou (parfois le nom et le prénom peuvent suffire). Ainsi on peut obtenir les coordonnées bancaires de l’établissement. Le directeur de la prison peut empêcher que l’argent arrive aux prisonniers s’ils n’ont pas de parloir. Il semble cependant que maintenant ce soit toléré sans parloir.  On ne peut acheter que ce qui est sur le catalogue de la prison. On ne peut plus verser de somme d’argent en liquide et les achats se font par prélèvements. On ne peut pas faire de virement de prisonnier à prisonnier. Est-ce qu’on récupère le reste d’argent sur le compte à la sortie, c’est à vérifier. Remarque, le téléphone coute très cher en prison !

Il y a une violence systématique dans le milieu carcéral envers les personnes trans, celle-ci n’a plus de droit !

Remarque : maintenant il n’y a plus le contrôle des parties génitales.

Remarque : les personnes trans préfèrent les quartiers pour femmes à cause des nombreuses agressions sexuelles dans les quartiers pour hommes. Ce choix est au prix d’une violence envers soi puisque on est obligé de mégenrer.

Il faut savoir que malgré la sortie de prison de Louna mise à l’isolement de nombreux jours, c’est toujours très difficile de se remettre d’un tel traitement relevant de la torture ! Jennifer a été incarcérée dans une prison pour homme pendant un an !

Comment être un(e) bon(ne) allié(e)

Ne pas parler à la place de la personne afin de ne pas invalider sa parole quand elle évoque une agression.

Eviter à tout prix de « deadnammer » les personnes trans, ce que beaucoup de personnes prennent plaisir à faire. Pour contrer cette agression, il est important de rappeler le nom pour lequel iel souhaite être appelé(e).

Les personnes cisgenre blanche sont des personnes privilégiées elles ont donc un poids important lors des témoignages. Ça porte plus.

Ne pas hésiter à demander à la personne ce dont elle a besoin.

Remarque concernant les garanties de représentations en cas de maintien en GAV : Même des papiers plus ou moins fantaisistes peuvent être utilisés car les flics n’iront pas vérifier. (par exemple des attestions d’emploi dans des associations, des attestations d’hébergement etc…).

Remarque : les légal team anti raciste sont « safe » pour les personnes trans. CAJ n’en ont rien à faire des personnes trans. XR, on est pas du tout d’accord avec eux.

Remarque : Demande-moi avant si tu veux m’aider !