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SOMMAIRE

Première partie : Une mariée, un mariage et un départ.

Deuxième partie : La malédiction des Maurepas.

Troisième partie : Le vent du large

Quatrième partie : Vent de terre

Cinquième partie : Vent de Guerre (Jusqu’à l’épisode 22 inclus)

Terre de feu : cinquième partie

Episode 64

Lorsqu’ils arrivèrent dans le petit village de pêche, ils ne furent pas étonnés de voir Boris qui attendait à côté de son cheval. Lui aussi avait été touché à plusieurs endroits. Une partie de la chair du haut du bras avait été arraché par une balle. Sa jambe avait été traversée de part en part par un éclat d’obus et une partie de son visage avait été déchiqueté de telle façon qu’on pouvait apercevoir sa mâchoire au travers de la joue.

– Il faut s’occuper en priorité de Lucas, hurla Maurepas, laissant glisser son frère dans les bras de Petit Pierre.

Thérèse était restée sur sa monture ainsi que Paille et les autres. Solange descendit en premier. Elle s’approcha du chariot, abaissa la ridelle de l’arrière. Valentin passa de son cheval à l’intérieur du chariot et prépara un couchage.

– Pivoine et Boris… Maurepas se reprit en voyant la tête de Boris. « Pivoine et Paille, vous vous chargez d’éloigner les importuns, qu’on ne se fasse pas repérer. »

Sans un mot, les deux hommes obéirent. Pendant ce temps-là, on fit passer Lucas de mains en mains jusqu’à ce que Valentin le dépose sur les couvertures.

– Thérèse ! À toi de jouer, il a été touché dans le dos et la tête a cogné, il est sonné. Dans le dos, c’était pendant qu’on déguerpissait, la tête, je pense que c’est durant le combat.

Maurepas regarda Thérèse qui semblait ne pas comprendre. Il s’énerva.

– Qu’attends-tu pour agir, allez, les miracles, c’est le moment !

– Il n’y a rien à faire, répondit Thérèse, adoptant pour une rare fois un ton doux.

Maurepas se jeta sur Thérèse, il attrapa sa jambe et la fit tomber du cheval. Thérèse se releva péniblement, une fois debout, elle dévisagea Maurepas, puis se tourna vers Solange, semblant attendre qu’elle intervienne, qu’elle tente de raisonner Maurepas.

– Tu ne comprends pas ou quoi, hurla Maurepas, il faut que je te l’explique en quelle langue.

Il s’acharna sur Thérèse, la frappant aux épaules, puis la giflant. Elle ne réagit pas, attendant que Maurepas se calme.

– Thérèse, occupe-toi de Lucas, fait des soins, pendant ce temps que je vais emmener Maurepas faire un tour.

– J’ai autre chose à faire que d’aller me promener, tu me prends pour un demeuré ! cria Maurepas, mais un peu moins fort cette fois.

Solange ne répondit rien, elle se contenta de l’attraper par le bras, de lui prendre la main et ils partirent marcher sous les chênes liège.

– Que se passe-t-il, vous avez tous l’air d’ahuris, vous êtes là, amorphes, sans réactions, qu’y a-t-il ?

– Thérèse va s’occuper de ton frère, elle fera ce qu’il faut pour qu’il soit présentable et puis nous repartirons dès l’aube, avec lui. On lui trouvera une tenue légère pour ne pas qu’il souffre de la chaleur. Le voyage retour sera plus court. Nous longerons la mer et un bateau nous attendra. Valentin a négocié avec des pêcheurs, ils nous chargerons près d’Akçay.

– Lucas ne m’a pas parlé, crois-tu que son mal lui ait ôté la parole ?

– Non. Bientôt, il voudra te voir et te dire son histoire et il faudra que tu l’écoutes, silencieusement.

– Il faut que je lui montre l’argent !

– Tu le lui montreras et surtout, tu le donneras à Isabelle, elle en aura besoin pour élever l’enfant qu’elle porte en elle.

– Mais elle n’en a rien dit !

– Il y a des choses que l’on préfère dévoiler à certaines personnes et pas d’autres. Elle voulait que ce soit Lucas le premier au courant.

– Est-ce pour cette raison qu’elle a voulu hâter le mariage ?

– Qui peut savoir ? Allez, retournons au chariot !

Lorsqu’ils arrivèrent, tous étaient là. Attendant. Thérèse était encore dans la carriole à s’occuper de Lucas. Maurepas s’approcha, il voulait parler à son frère, mais Solange le lui déconseilla. Maurepas se dirigea vers Valentin et le prit à part.

– C’est quoi cette histoire de retour en bateau ? Vous nous avez trimballés par des routes impraticables, on a failli ne jamais arriver et là, tu nous sors un retour comme par miracle !

– Le voyage aller en bateau n’était pas possible, les convoyeurs que je connais étaient en mer et ils faisaient route vers l’orient. Ils remontent par la Turquie charger une livraison et ils sont d’accord pour pousser jusqu’à Akçay pour nous retrouver.

– Comment as-tu fait pour mettre ce voyage en place alors que nous étions sur la route.

– Ils font toujours ce même parcours, voilà tout ! coupa Solange qui avait remarqué la disparition de Maurepas et de Valentin.

– Et combien ça va me coûter, car je suppose que tu vas me dire que ton or ne t’appartiens pas et que tu le gardes pour un petit garçon hypothétique.

– Ce n’est plus un enfant, c’est un homme maintenant ! Et pour l’or, ne te fais pas de soucis, c’est arrangé !

Maurepas aurait voulu en savoir plus sur l’enfant devenu homme, il ne comprenait pas comment le temps c’était écoulé. Mais Boris arriva à son tour, invitant tout le monde à se restaurer avant le départ pour la Sud, par la route d’Ezine.

Désolé, je suis la bourre, je déménage ! Je transporte des cartons en direction de Paris. Je précise, au cas où des ennemis de la planète Globulos viendraient à sous-entendre que je déboulonne de la citrouille !

Un carton de bises à tous…

Terre de feu : épisode 65